Les portraits ET STATUES d’Haüy (une sélection)

 

Cette gravure par (Jean Baptiste) Felix Massard (1773-18...) est célébrissime malgré son style maladroit.


Elle fut insérée en frontispice du premier volume du Tableau méthodique de Lucas (1806).

UNE ICONOGRAPHIE MÉCONNUE et de NOMBREUSES REDÉcouvertes

(Jean Baptiste) Félix Massard (1773-18..) : René-Just Haüy

Paris, MNHN, Bibliothèque centrale

Lire Tableau méthodique... (1806)

Ce portrait anonyme et non daté a longtemps orné le bureau du Professeur de minéralogie du MNHN avant d’avoir été transféré à la Bibliothèque Centrale du MNHN (inv. O.A. 768).

Lire La vie de Haüy... (1806)

Le portrait du MNHN ne montre pas le style de Von Gorp mais est clairement la copie, légèrement plus tardive, d’une oeuvre de Rembrandt Peale de 1808 appartenant à la collection de M. et Mme Bentley et actuellement exposée à la Smithsonian Institution.

(à cause des droits d’auteur, je ne peux pas montrer ce tableau)


Une étude stylistique est en cours par des historiens de l’art pour déterminer la validité de cette hypothèse.

Lire La lettre d’Haüy à Peale... (1809)

Voir  le premier portrait d’Haüy par Peale (1808) (lien payant)

et sa fiche à la Smithsonian Institution (en prêt)

1 - Félix Massard (1773-?) ...

3 - Rembrandt Peale (1778-1860) ?

L’un des deux tableaux de Rembrandt Peale a inspiré celui, posthume (1834) de Nicolas Gosse (1787-1878) exposé à l’École des Mines of Paris. Gosse semble s’etre également inspiré de Massart en rajoutant la calcite et le goniomètre mais de manière plus réaliste. Ce portrait montre Haüy honoré du ruban rouge de la Légion d’honneur, c’est-à-dire qu’on y voit le Professeur de minéralogie du Muséum... !

Nicolas Gosse, portrait de René-Just Haüy (1834).

Paris, École des Mines (Mines ParisTech) - cliché D. Nectoux

4 - Pierre François Marie Bourdet (1785-1824) dit CHEVALIER BOURDET

Et cet autre, tardif, copié et non encore identifié mais possiblement inspiré du premier tableau de Peale aux USA.

1820

1823

ayant inspiré :

5 - Louis Leopold Boilly (1761-1845) et ses suiveurs :

Une héliogravure du portrait d’Haüy du MNHN existe aussi (MNHN, Bibliothèque Centrale, PO 555) par Léon Schutzenberger, début 20e siècle).

Il a été attribué à Henri Nicolas Von Gorp par Alfred Lacroix (1944) mais sans l’argumenter.

Ce tableau du MNHN est-il ce second portrait de Peale

mentionné par Haüy en 1809 et inclu dans la vente de 1848 ?

1820

1820

Chazal d’après Boilly

1823

Les frères Haüy : René-Just et Valentin

1833

6 - Étienne-Gabriel Bocourt (1821-1913)

> 1840

Tardieu d’après Boilly

1825

Thénard et l'abbé Haüy

10 - ANONYME

       ( redécouverte 2022 )

19e siècle

Paris, Musée Carnavalet

1809

par Westermaier

Leonhardt, Taschenbuch, III, 1809

ca. 1812

par Riedel

estampe

1817

auteur inconnu

Biographie des hommes vivants, III, 384

1812, ou 1821 ou 1823

par Godefroy Meyer

Biographie nouvelle des contemporains, 9, 1823, p.74-75

< 1848

par F.-L. Couché

... et ses suiveurs :

19e siècle

Clermont, Hôtel de Ville

Photo: F. Farges

2 - ANONYME  (ayant inspiré Massard....  ou l’inverse ?)

      redécouverte 2022

On peine à reconnaitre Haüy...


Les dates de réalisation (1845-1822) ne sont pas crédibles, surtout les plus anciennes car Haüy, si c’est bien lui, est ici plutôt agé d’environ 40-50 ans donc nous sommes vers 1790-1800 mais pas avant.



Peut-être plutôt

Valentin ?

redécouverte 2022

ca. 1830 ou ca. 1855

par Antoine Maurin (1793-1860)

Académie des Sciences

1854

Façade de la Grande Galerie de l’Évolution (1889)

8 - Isidore Hippolyte Nicolas Brion dit Brion fils (1799-1863)

Statue en marbre de Carrare

(salon de 1857, finie en 1863)

Hauteur : 180 cm.


Paris, MNHN, Galerie de minéralogie

9 - Jacques Joseph Émile Badiou de la Tronchère (1826-1888)

Figurine en argile cuite, maquette pour un projet de sculpture non réalisé (H. 15 cm ; 2nde moitié du 19e siècle)


Ici, l’artiste dépeint l’abbé René-Just Haüy apprenant à lire aux aveugles : il confond René-Just, l’abbé, avec son frère cadet, Valentin, qui aida considérablement des aveugles.


Cette confusion explique pourquoi ce projet de statue ne vit pas le jour mais une autre, maintenant à Paris (Institut national des jeunes aveugles, INJA, près des Invalides).

L’abbé Haüy [sic !] . Musée Crozatier, Le Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Ce portrait anonyme, non daté et classé au patrimoine (base Palissy) est certainement le plus beau d’Haüy connu à ce jour, ayant possiblement inspiré (si ce n’est pas l’inverse) la gravure de Massard ci-dessus et ses avatars.


Si originale, cette oeuvre date des années 1803 car l’on voit un Haüy relativement jeune et portant l’habit d’académicien ainsi que la croix de la Légion d’honneur : c’est donc le Professeur du Muséum qui est ici représenté.

Une autre hypothèse, documentée cette fois :

Rembrandt Peale : portrait de René-Just Haüy (1809, Philadelphie, États-Unis)

Rembrandt Peale (1778-1860)

Auto-portrait (1828)

©wikimedia/Detroit Institute of Arts

Cette héliogravure du tableau du MNHN fut publiée en 1918 par George F. Kunz  lors du 175e anniversaire de la naissance d’Haüy à New York.  


Elle était alors propriété d’Alfred Lacroix qui la donna à la Bibliothèque centrale du MNHN.

Johan Kjellman a même retrouvé une lettre d’Haüy au sein de la collection d’Alexandre von Humboldt (1769-1859) à Berlin (Stadtmuseum, inv. HU 99/165 QA) dans lequelle l’abbé mentionne l’existence d’une copie de son portrait, les deux oeuvres signées par Rembrandt Peale (1778-1860) : la première peinte à Paris en 1808 (maintenant conservée dans une collection privée aux Etats-Unis) et la seconde à Philadelphie en 1809.

Il se peut que ce tableau soit celui récupéré en 1809 par la nièce d’Haüy qu’elle a vendu en 1823 au duc de Buckingham puis récupéré par le MNHN en 1848 lors de la succession du duc :

Il existe quelques portraits d’Haüy et beaucoup de copies, en majorité posthumes. Deux viennent d’etre redécouverts et un troisième identifié.