Haüy : les OBJETS D’ART ET D’ARCHÉOLOGIE
Écclectique et ouvert d’esprit, Haüy collectionne aussi divers objets d’art et d’archéologie.
Il socle nombre de ces objets et les étiquette comme autant d’objets de science. Il collectionne des objets en matériaux inhabituels en glytpique, meme actuellement comme le soufre.
Cette croix en cristal de roche est un oeuvre d’art typique de la région de Briançon dans les Alpes françaises. Elle représente, pour moi, la pyschée complexe d’Haüy : le rationaliste et le croyant. Haüy était tout aussi scientifique qu’écclésiastique.
DES GEMMES AUX GEMMES MONTÉES
La provenance de ce miroir en pyrite de culture Inca a été récemment retrouvée par François Gendron : il provient de la mission française en Équateur (1735-1745) de Louis Godin, Pierre Nouguer, Charles de la Condamine et Joseph de Jussieu qui donna le miroir ensuite à Haüy une cinquantaine d’années plus tard. L’inventaire de la collection Haüy précise une provenance Jussieu qui n’avait pas été remarquée et recontextualisée à ce jour.
tabatière en agate et or
Paris, MNHN, minéralogie. Photo : F. Farges©MNHN.
coffret en marbre à cristaux de pyrite. Paris, MNHN, minéralogie. Photo : F. Farges©MNHN.
pyrite polie en miroir. Culture Inca, XIVe siècle, Équateur. Hauteur 10,4 cm. Paris, MNHN, minéralogie. Photo : F. Farges©MNHN
Croix en cristal de roche de Briançon (Hautes-Alpes). Art français fin XVIIIe siècle. Hauteur 7,7 cm. Paris, MNHN, minéralogie. Photo: F. Farges©MNHN
Objets d’art et d’archéologie de la collection Haüy (de gauche à droite et de haut en bas) : miroir inca en pyrite (14e siècle), couvercle de tabatière en lapis-lazuli (France, 18e siècle), deux émeraudes antiques (romano-égyptien, 2e siècle), boîte en albâtre gypseux (Italie, 18e siècle) buste d’Henri IV en ‟pierre à lard” (talcschiste, France 18e siècle) puis hache en jadéite (période précolombienne, Panama), jaspe paysager dit ‟égyptien” (18e siècle, Allemagne ?), jade de néphrite incrusté d’or (Italie, 16e siècle), portrait moulé en soufre (!) cerclée de bois, possiblement l’empereur Vespasien (travail d’origine et de date inconnues) et croix briançonnaise en cristal de roche (France, 18e siècle). Largeur des socles en bois : 4 à 8 cm. Paris, MNHN, minéralogie. Photos : F. Farges©MNHN.
Étonnement, Haüy, le fondateur d’amphibole et de pyroxène, ne percutera pas cette différence dans les jades dont il possédait les deux variétés déjà connues à cette époque : le « jade néphritique » et le « jade axinien », connu sous forme de haches préhistoriques dites « de sauvage » et qui allait etre renommé jadéite par Alexis Damour (1808-1902) en 1863. Une troisième jade existait même à cette époque, le « jade saussuritique » qu’on pourrait appeler maintenant omphacite.
Jade de néphrite incrusté d’or (Italie, 16e siècle) et hache en jadéite (période précolombienne, Panama). Largeur des socles en bois : 10 cm. Paris, MNHN, minéralogie. Photo : F. Farges©MNHN
Comme les gemmes, Haüy « scientifise » les objets d’arts : entre science et art, il contribue largement à ce concept tellement à la mode de nos jours.